Cristina Marques, Sortir de la dépendance affective
Etes-vous dépendant affectif ?
Cristina Marques vous explique tout sur la dépendance affective !
Ancienne dépendante affective, devenue thérapeute et consultante spécialisée en dépendance affective et relations de couple pour apporter aux autres l’aide qu’elle aurait souhaité recevoir, Cristina Marques nous livre avec générosité un témoignage rare et précieux. Son expérience et son expertise, les informations et conseils de grande valeur qu’elle partage font de cette interview non pas un article mais un véritable dossier sur la dépendance affective. J’espère que vous aurez autant de plaisir à le découvrir que j’en ai eu à le préparer !
Qu’est-ce que la dépendance affective ?
La dépendance affective c’est être nécessiteux vis-à-vis d’une personne en particulier. On a l’illusion que cette personne a le pouvoir de nous rendre heureux, de nous procurer du bien-être en permanence, qu’elle peut nous combler, nous donner ce qui nous a manqué, réparer en quelque sorte le petit enfant qu’il y a en nous qui est en souffrance depuis le début de notre vie. Cela nous donne cette illusion d’être bien et d’être heureux en présence de l’autre. On est incapable de réaliser que c’est temporaire, ça ne dure jamais. On n’arrive pas à réaliser que le véritable bien-être ne vient pas des autres, il est en nous. On peut retrouver cette dépendance dans tout type de relations (amicale, familiale…) mais elle sera souvent plus puissante dans les relations amoureuses. On a développé cette dépendance dans notre enfance vis-à-vis de nos parents et ce qu’on va reproduire dans nos relations amoureuses est une répétition de ce qu’on a vécu.
Pourquoi est-on dépendant d’une personne plutôt qu’une autre ?
La personne dont on est dépendant nous ramène à notre passé, elle va créer des liens avec ce qu’on a vécu dans notre enfance, on va retrouver inconsciemment des points communs d’une manière ou d’une autre. C’est lié à une peur d’être abandonné, un manque d’amour ressenti avec notre parent du sexe opposé. C’est comme un transfert.
Est-ce que toutes les personnes qui vivent de la dépendance affective ont des points communs dans leur passé, est-ce qu’ils ont tous vécu certains événements ?
Oui tout-à-fait. Il y a surtout deux points communs : la peur de l’abandon et une carence affective. La peur de l’abandon est due à un vécu de l’enfance. L’enfant va se sentir abandonné par le parent du sexe opposé. J’ai observé quelques cas où cela arrive également avec le parent du même sexe et dans ce cas-là, très souvent, ce parent a endossé un rôle qui est généralement attribué au parent de sexe opposé.
Suite à quelles situations l’enfant peut développer cette peur d’être abandonné ?
L’enfant peut vivre l’abandon de manière réelle parce que le parent en question a vraiment abandonné le foyer. Bien que le parent en question n’ait pas forcément l’intention de l’abandonner, il quitte peut-être le foyer parce que pour lui c’est nécessaire. Mais l’enfant va enregistrer dans son mental que les personnes du sexe opposé l’abandonnent.
L’enfant peut aussi vivre l’abandon de manière imaginaire, c’est-à-dire que le parent en question est présent dans le foyer, il est présent dans la relation de famille mais ce peut être un parent qui est quand même très absent physiquement par le fait d’avoir une priorité au niveau de son travail ou qui est présent physiquement mais qui est absent affectivement et émotionnellement.
L’enfant peut également vivre un événement qui va être traumatisant pour lui et où l’abandon pourrait être vraiment un danger. C’est la manière dont l’enfant interprète ce qu’il vit qui va faire se développer cette peur d’être abandonné.
L’ego a joué un rôle de protecteur, il l’a amené à occulter les émotions qui ont été associées à l’événement en question dans le but de le protéger pour ne pas qu’il souffre. On s’est coupé de nos émotions et c’est ce qui fait que la vie nous amène à répéter des situations, à attirer des partenaires qui nous font revivre des situations qui sont semblables pour nous ramener au contact avec ces émotions-là. Parce que le petit enfant qui est resté en souffrance a besoin d’évacuer ces émotions douloureuses. Et souvent on estime que ce n’est pas bien, que c’est immature d’exprimer ses émotions. En réalité, on ne réalise pas que c’est quand on ne les exprime pas et quand on est dans une dépendance affective qu’on a des comportements qui sont totalement immatures.
Quel genre de comportement peut-on retrouver ?
Il y a deux réactions possibles à cette peur d’abandon. Je fais la différence entre les personnes qui sont purement dépendantes affectives et les personnes qui sont codépendantes.
La personne qui est purement dépendante affective se dit que pour éviter la souffrance d’être abandonnée la solution c’est de s’accrocher à l’autre. Soit elle l’a vécu quand elle était petite et elle l’a fait envers le parent en question mais son attitude n’a pas été acceptée et il y a une réparation à faire dans les relations suivantes. Soit elle ne s’est pas donné le droit de le faire et c’est ce qui va créer une frustration qu’elle va essayer de réparer dans ses relations suivantes.
Le codépendant, quant à lui, va éviter de s’attacher à l’autre pour éviter de souffrir si on venait à l’abandonner. Il ne va pas se donner le droit d’expérimenter vraiment les sentiments envers l’autre, de vraiment aller jusqu’au bout des sentiments vis-à-vis de l’autre parce qu’il se dit que si l’autre vient à le quitter cela va lui procurer de la souffrance. Le codépendant, qui est du genre à prendre de la distance, va être dépendant de la dépendance de l’autre. Il a besoin que son partenaire dépende de lui, qu’il s’accroche à lui. Bien que parfois quand ça va trop loin, quand il y a une jalousie vraiment très prononcée par exemple, ça crée des conflits et le codépendant prend vraiment de la distance. Mais il y a une partie de lui qui a besoin que son partenaire dépende de lui, il se sent valorisé à travers ça. Si l’autre ne lui donne plus de nouvelles pendant un mois, au bout d’un mois il revient pour voir si l’autre s’intéresse toujours à lui. Il a besoin de savoir qu’il est exclusif pour son ou sa partenaire. Ce sont des gens qui ne veulent pas reconnaître qu’ils ont cette dépendance-là. D’ailleurs, c’est souvent le genre de personne qui se dit indépendante. Ils utilisent souvent ce terme-là alors qu’ils ne le sont pas du tout.
C’est la même peur de l’abandon mais exprimée différemment, la protection ne sera pas la même. C’est ce qui fait que ces deux partenaires vont s’attirer, il y en a un qui va s’accrocher à l’autre et l’autre va prendre de la distance parce qu’il a peur de s’accrocher à l’autre, ils ont tous les deux peur de souffrir s’il venait à y avoir rupture donc abandon. Seule la réaction est différente.
Et la carence affective, d’où vient-elle ?
Le deuxième point commun c’est qu’on s’est construit avec une carence affective parce que dès notre plus jeune enfance on a été conditionné à croire que l’amour dont on a besoin venait de l’extérieur c’est-à-dire des autres.
Donc très tôt, on va développer un masque, on va faire semblant d’être ce que l’on n’est pas dans le but de plaire à papa et à maman. Papa et maman nous apprennent que l’amour dont on a besoin vient d’eux et l’enfant qui est en train d’avoir une attitude qui est naturelle, s’il se fait gronder pour cette attitude il en déduit que quand il est lui-même il ne plait pas. Comme il sait que pour survivre il a besoin d’amour, il va adhérer à l’idée qu’il a besoin de l’amour des autres et il va faire semblant d’être qui il n’est pas pour obtenir l’amour des autres. Il renie sa véritable identité et progressivement il se coupe de l’amour naturel qu’il a en lui. Quand on arrive dans cette vie, nous sommes tous remplis d’amour, c’est notre véritable nature, nous sommes des êtres d’amour. En faisant semblant d’être qui on n’est pas, on se coupe de cet amour-là et plus on se renie, plus on est en manque d’amour. C’est ce qui fait qu’on va avoir comme un bocal vide à l’intérieur de nous qui n’a pas de fond et on peut essayer de le remplir autant qu’on veut par les gens qu’on côtoie, ils ne pourront jamais le remplir. Parce que le véritable amour dont on a besoin c’est tout simplement être soi-même, cesser de faire semblant d’être qui on n’est pas pour plaire à l’autre. La personne à qui on a le plus besoin de plaire c’est à soi-même et pas aux autres. Quand on se plait à soi-même ce qui est incroyable c’est qu’on plait souvent également aux autres. On ne plait pas forcément à tout le monde mais ça n’a aucune importance puisqu’on se sent rempli par soi-même.
La dépendance affective touche-elle d’autres domaines que celui des relations amoureuses ?
Oui, on peut aussi avoir ce genre de comportement par exemple vis-à-vis de nos parents quand on est un adulte et qu’on est incapable de faire un pas sans être accompagné de papa ou de maman ou en tant que parent vis-à-vis de son ou ses enfants. Cela donne des relations d’attachement les uns avec les autres, ça ne rend pas les relations libres. Le plus grand cadeau qu’un parent peut faire à ses enfants c’est de leur apprendre l’autonomie. Les mères ont souvent le besoin d’être reconnues comme « bonne mère » mais une bonne mère c’est celle qui donne l’exemple en prenant d’abord soin d’elle. Parce que si vous êtes le genre de mère qui vous sacrifiez en permanence vous êtes juste en train d’enseigner à vos enfants qu’ils doivent en faire autant.
On peut également vivre de la dépendance dans le domaine amical. J’avais une amie dont j’avais besoin en permanence. Dès que j’allais mal dans un domaine de ma vie, particulièrement le domaine sentimental, j’allais vers elle et je m’attendais à ce qu’elle me donne des solutions. Et je n’étais jamais satisfaite parce qu’elle pouvait me donner toutes les solutions qu’elle voulait, ça ne remplissait jamais mon manque et ça ne m’apportait jamais la satisfaction que je cherchais. Au moment où j’ai vécu ma dernière relation sentimentale de dépendance, il y a eu également une rupture avec cette amie-là, ce qui fait que j’ai du faire mon processus de guérison toute seule et en fait c’est l’objectif. La vie veut juste vous démontrer que vous êtes capable de vous en sortir par vous-même.
La peur de la solitude que vit dépendant affectif va au-delà de la solitude, elle est beaucoup plus forte que ça, c’est vraiment une peur qui côtoie la mort. On a peur que la douleur qu’on va endurer pendant notre processus de guérison, c’est-à-dire la phase de sevrage, quand on est coupé de la personne dont on dépend, soit intenable au point où on n’y survivra pas. Et la vie veut juste vous démontrer que ce qui est ancré dans votre mental est complètement faux. Non seulement vous allez y survivre mais vous allez en sortir grandi. Et surtout vous allez découvrir que la vraie sécurité vous venez de l’expérimenter grâce à cette expérience-là. La vraie sécurité n’est pas liée aux autres, à la présence des autres, elle n’est pas liée au fait que les autres vont vous apporter ce que vous pensez qui vous est nécessaire, elle est liée au fait que vous découvriez par vous-même que vous parvenez à dépasser vos peurs et que vous parvenez à vous accomplir par vous-mêmes. Il n’y a qu’en l’expérimentant qu’on peut savoir ce que ça veut dire.
Y a-t-il quelque chose de particulier que vous aimeriez partager ou un conseil à donner ?
Oui il y en a surtout un. Quand on décide vraiment d’aller vers la guérison, de se prendre en charge, de comprendre ce qui fait qu’on souffre dans nos relations et qu’on veut aller vers un mieux être, la chose la plus importante que j’ai à dire aux personnes qui lisent cet article aujourd’hui c’est qu’il faut comprendre et accepter qu’on a besoin d’apprendre la patience. Une des caractéristiques les plus importantes du dépendant affectif c’est qu’on est impatients. On veut des résultats immédiatement. Et ce n’est pas possible. C’est tout simple, si on regarde le nombre d’années qu’on a pris à en arriver à être dans la souffrance dans laquelle on est, c’est autant d’années où on s’est nourris avec une programmation mentale qui a créé ce que nous vivons dans notre vie, donc le résultat futur que vous allez obtenir il commence en fonction de la nouvelle construction que vous allez vous apporter. Et si vous continuer de vouloir des résultats rapides, vous n’avez pas changé de programmation. Il faut être patient, persévérant, se donner le temps, c’est se donner de l’amour, c’est s’aimer. On passe d’un être complètement impatient à un être qui est dans le calme, dans la bienveillance, dans la confiance envers la vie. Et ça change tout.
Plus on fait confiance à la vie, plus on est dans la gratitude pour tout ce que la vie nous envoie ou ne nous envoie pas et plus les choses se déroulent de manière fluide et telles qu’elles sont bénéfiques pour nous. Quand on est dépendant affectif, on veut absolument contrôler la relation et s’il y a une chose que j’ai apprise c’est que quand la vie ne m’apportait pas une chose c’est tout simplement parce que ce n’était pas bénéfique pour moi. Moi je ne le savais pas mais la vie, elle, elle sait vraiment ce qui est bénéfique pour nous. Et il n’y a rien de plus soulageant que de faire confiance à la vie et d’accepter ce qu’elle nous envoie au lieu de vouloir contrôler les chose qu’on veut obtenir dans la vie, plus on contrôle et moins on les obtient. Même ce qu’on peut voir comme des épreuves ce sont des cadeaux parce que sans épreuve on ne peut pas évoluer, on ne peut pas avancer. Donc il faut accepter qu’on a besoin d’apprendre la patience, se donner le temps nécessaire pour la guérison et avoir cette gratitude vis-à-vis de la vie qui ne nous apporte pas forcément ce que l’on veut mais toujours ce qui nous est bénéfique.
C’est toujours pour le meilleur au final
Absolument et puisqu’on le voit comme ça et qu’on obtient toujours le résultat de nos croyances ça veut dire qu’on installe cette programmation mentale et la vie devient tellement plus facile à vivre chaque jour.
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