Comment traite-t-on nos Anciens ?!

J’ai envie de te parler de plusieurs expériences personnelles qui montrent les causes de nombreux problèmes de notre société et surtout le chemin pour y remédier.

Ce chemin que le Chamanisme ne cesse de nous montrer.

Ma grand-mère a eu des problèmes de santé ces derniers temps et je t’avoue qu’à cette occasion j’ai appris des choses qui m’ont horrifiée.

Sans rentrer dans les détails personnels et à quel point cela me révolte et me touche, c’est vraiment symptomatique des problèmes de notre société (et cela nous montre aussi les solutions à mettre en place).

Dans les civilisations anciennes, les Aînés étaient respectés, écoutés, leur place au sein de la société était primordiale.

Entre autres problèmes du système de santé et du système médical que nous connaissons tous, aujourd’hui, on utilise nos Anciens comme cobayes à l’hôpital pour que des étudiants s’entraînent sans supervision et sans aucun bon sens, compétence ni humanité.

(si tu as des proches à l’hôpital je te conseille de vraiment porter attention, apparemment c’est une pratique courante…).

Parce que finalement qui va oser dire quelque chose si une personne âgée décède d’une erreur médicale ?

Pour éviter les risques de procès, on préfère laisser les étudiants s’entraîner sur des personnes fragiles sur lesquelles la moindre erreur peut être fatale plutôt que sur des personnes plus robustes (mais qui pourraient porter plainte ou dont le décès ne serait pas aussi facilement accepté).

Et comme il n’y a plus de moyens, il n’y a pas forcément de supervision.

Mais qui est là pour décider de la valeur de la vie d’une personne ?

Bien sûr quand une personne jeune décède c’est une tragédie et on pense à la vie que cette personne aurait pu avoir.

Mais en quoi cela diminue la valeur des quelques années, ou même quelques mois, qu’il reste à une personne âgée ?

Qui est là pour décider quelle famille doit être en deuil ?

Qui est là pour décider la valeur que chacun apporte à la société ?

Il est plus que temps de revaloriser nos Aînés.

Aujourd’hui, on les laisse de côté, on les place dans des maisons de retraite où ils ne sont pas bien traités, on ne les écoute plus, on les ignore ou pire on les méprise.

A partir de 50 ans, la société considère que les gens sont « expirés », cela devient difficile de trouver du travail, à la moindre réflexion qui contrarie ils sont vite catalogués comme « séniles ».

Les Anciens sont considérés comme gênants, inutiles, voire un poids pour la société.

Quelle désolation.

Et quel prix à payer pour cette erreur monumentale.

Dans les anciens temps, les Aînés étaient avec les enfants.

Ce sont eux qui enseignaient, qui transmettaient la sagesse, leurs années d’expérience, leurs erreurs aussi, afin d’en éviter quelques unes à la génération suivante.

Cela me fait penser aux enseignements d’Ilarion Merculieff qui transmet la sagesse de son peuple : les Unangan (Aleut) d’Alaska, cette importance des enseignements des Anciens envers les jeunes et tout ce qu’il a appris de son grand-père et d’autres Anciens (si tu comprends l’anglais, je te recommande chaleureusement ses livres et enseignements, ce sont des perles de sagesse).

Il me paraît aussi complètement aberrant qu’on fasse venir dans nos pays des Anciens de l’autre bout du monde (ou qu’on parcourt le globe pour aller parler aux Anciens d’autres pays) en les vénérant pour leur sagesse mais qu’on ignore ou méprise nos propres Anciens.

Manque de cohérence et de conscience.

Cela ne veut pas dire que tous les Anciens sont sages.
Mais tous ont une expérience qui a une valeur pour le monde.

Chaque être humain a un rôle à jouer, des choses à faire et à transmettre.

Lors des 2 mois que j’ai passé récemment au Pérou, j’ai pu voir le cousin de mon conjoint qui a grandi en passant énormément de temps avec sa grand-mère.

J’ai pu constater la différence de conscience, de curiosité, de sagesse, d’équilibre, chez ce jeune de 16 ans par rapport à beaucoup d’autres.

Les enfants ont besoin de passer du temps avec les Anciens.
Et les Anciens ont besoin de passer du temps avec les enfants.

Il est vital pour notre société que les générations soient mélangées.

Au Pérou, une personne qui aide la grand-mère de mon conjoint m’a parlé de certaines choses que sa mère lui a enseignées, des trésors recoupant les enseignements de la médecine chinoise qui ont fait tellement de sens pour moi.

Lorsque j’étais en colocation au Québec avec 12 autres personnes, la majorité de mes colocataires avaient plus de 60 ans.

Quelle richesse !

Je n’ai jamais autant appris et guéri que pendant cette période.

J’ai adoré vivre avec 12 personnes.
J’ai adoré passer 2 mois au Pérou avec tout un tas de personnes différentes présentes tous les jours.

Bien sûr, il peut y avoir certains défis quand on vit avec d’autres personnes. Mais mon système nerveux n’a jamais été autant en paix que pendant ces moments.

Nous avons besoin d’apprendre les uns des autres, de partager nos perspectives, nos expériences, nos apprentissages.

Nous avons besoin que nos énergies s’équilibrent et se complètent.

Les jeunes apportent le dynamisme et la fraîcheur, une vision souvent innovante, et les Anciens apportent l’expérience, une autre vision intéressante, une énergie plus posée. C’est ce qui crée l’équilibre.

Lorsque les générations sont séparées, tout est déséquilibré.

Les jeunes sont désoeuvrés, ils n’ont plus de piliers, ils n’ont pas cette énergie posée dont ils ont besoin.

Et les Anciens n’ont pas ce dynamisme venant des jeunes dont ils ont besoin aussi.

Toute la société souffre de ce déséquilibre.

Et quelle perte d’enseignements, de sagesse, d’opportunité de guérison et d’évolution…

Nos Anciens sont notre richesse et la façon dont nous les traitons et les considérons nous montre si notre société est saine ou non.

Parfois, les Anciens sont placés dans des établissements spécialisés pour des raisons de santé et cela est nécessaire.

Un de mes amis a dû être placé suite à de grosses pertes de mémoire qui impactaient son autonomie.

Mais, malgré les frais élevés de ces structures, les coupures budgétaires ont souvent pour conséquence qu’il y a un manque de personnel (ou du personnel qui n’est pas bien recruté ou pas bien formé) et que la nourriture servie n’est pas bonne.

Nous savons tous la joie que procure un bon repas.

Comment pouvons-nous enlever cette joie à nos Anciens ?

Comment cela peut-il ne pas être une priorité ?

Lorsque j’ai été voir mon ami la dernière fois, on m’a remerciée et on m’a dit que ma visite lui avait fait beaucoup de bien.

Mais en réalité, je pense que cela m’a probablement fait encore plus de bien qu’à lui.

Être à ses côtés m’a nourrie et rempli le coeur.
J’avais besoin de partager ces moments avec lui.

De plus, les personnes qui perdent la mémoire ou qui ont des troubles cognitifs sont souvent de plus en plus connectées à l’Univers. Leur énergie est merveilleuse.

Ils nous transmettent des enseignements profonds.

Les Anciens nous transmettent aussi le « flambeau » et nous reconnectent à l’essentiel.

A chaque fois que je vais voir ma grand-mère, cela m’apporte de la joie. Et j’apprends aussi énormément de choses. Sur elle, sur moi, sur la famille, sur la vie…

Tout comme cela a nourri mon conjoint de passer 2 mois chez sa grand-mère.

(Une de mes grands-mères est passée de l’Autre Côté lorsque j’avais 18 ans. Mais je lui demande encore souvent des conseils et son avis. Même lorsque les Anciens ne sont plus là physiquement, tu peux bénéficier de leur sagesse et leur poser des questions, ça s’apprend 😉 Mais c’est évidemment plus facile lorsqu’ils sont physiquement avec nous, donc profites-en lorsque tu as la chance de pouvoir parler avec les Anciens sur ce plan)

Les grands-mères sont des piliers. Des mémoires vivantes.

Et il est important d’apprendre d’elles et de poursuivre leur travail.

Peu importe la relation qu’on a avec les Anciens, même lorsque cela a pu être parfois compliqué (car tous n’atteignent pas la sagesse malgré leur âge et parfois il peut y avoir des traumas dans les familles), ils jouent des rôles importants.

Parfois, ils sacrifient beaucoup de choses (consciemment ou inconsciemment) pour nous transmettre des leçons, pour nous permettre d’avancer, de pardonner, de lâcher prise…

Ils peuvent aussi avoir le mauvais rôle, avoir pris beaucoup de « fardeaux transgénérationnels » et les gérer avec plus ou moins de grâce et de facilité, parfois pour nous éviter d’en récupérer trop, parfois pour rejouer des situations d’autres vies et nous permettre de nous en libérer.

Ils sont là pour nous apprendre le non-jugement, envers eux et envers nous, à nous aimer nous-même et nous protéger, à ne pas reproduire certaines erreurs, à changer les dynamiques familiales, à libérer les trauma transgénérationnels…

Les Anciens sont là aussi pour nous apprendre le discernement.
Ils ne sont pas parfaits. Nous non plus.
Personne ne détient LA vérité.

Mais en les écoutant, en partageant nos points de vue différents, nous pouvons nous faire évoluer mutuellement, nous avançons ensemble, en équilibre et harmonie.

Une société ne peut pas être saine sans relations intergénérationnelles.

Il arrive aussi que les gens s’éloignent, que les membres d’une même famille ne se parlent pas pendant des années… souvent pour des broutilles, parfois pour des choses qui sont justifiées.

Dans tous les cas, il est important de remettre les choses en question, de se demander ce qui est vraiment important, de prendre du recul, de réévaluer, de remettre les choses dans leur contexte, de ne pas prendre les choses personnellement et de ne pas faire de supposition (merci les 4 Accords Toltèques 😉 ) ...

Souvent, un appel ou un café de 15mn 2-3 fois par an reste possible même avec des personnes avec lesquelles nous ne sommes pas forcément en alignement.

Ces personnes nous apprennent à poser des limites saines, à nous respecter et nous protéger sans avoir forcément besoin de couper complètement les ponts, à trouver une façon de faire qui marche pour nous et à construire une paix intérieure solide pour ne plus être secoués en fonction des paroles et comportements des autres.

Ce sont de grands enseignements qui peuvent être des acquis précieux pour toute notre vie.

Cela ne veut pas dire qu’il faut forcément vivre tous ensemble dans la même maison ni tout accepter.

C’est à chacun de créer le modèle qui lui correspond et la façon d’être en relation qui est saine pour lui ou elle.

Pour certains, ce sera de prendre un parent à la maison, pour d’autres ce sera d’aller boire un café avec un voisin, pour d’autres encore ce sera un appel par trimestre ou simplement la conscientisation de l’importance des relations.

Il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de faire ou d’être.
Il n’y a pas de formule toute faite à suivre et qui règle tout.

Les Anciens ne sont pas non plus limités aux membres de ta famille biologique.

Je t’invite simplement à te demander :

• Quels sont les enseignements que sont venus t’apporter tes parents et grands-parents ainsi que les autres Anciens que tu as eu l’occasion d’avoir dans ta vie ?

• Que peux-tu guérir/libérer/apaiser dans tes relations familiales/transgénérationnelles ? (que les personnes soient sur ce plan ou parties de l’Autre Côté)

• Que peux-tu transmettre de ce que tu as appris avec des Anciens ?

• Comment peux-tu passer plus de temps de qualité avec des Anciens ?

• Que peux-tu mettre en place pour que tes enfants passent plus de temps avec des Anciens ?

• Que peux-tu mettre en place pour toi-même passer plus de temps avec des jeunes ?

Je t’invite aussi à parler de l’importance de retrouver le lien entre les générations avec tes proches.

Comment peux-tu contribuer à ton niveau à ce que notre société remette le respect et la revalorisation des Anciens comme priorité ?

Nous en avons tous besoin.

Et un jour, nous serons tous ces Anciens…
Un jour, nous aurons des choses à transmettre, en espérant que les plus jeunes nous écouterons.
Un jour, nous serons plus posés et nous aurons besoin du dynamisme des enfants.
Un jour, nous aurons besoin de ralentir, d’avoir un peu d’aide, nous verrons le bonheur dans un simple repas et nous aurons besoin que notre entourage soutienne cela.

Un jour nous aurons des enfants, nos enfants auront des enfants, les enfants du monde auront besoin de guidance, de piliers, de transmission d’expériences et de connaître leurs racines.

A nous de créer cette société maintenant.

Pour eux. Pour nous. Pour tous.

L’esprit du Chamanisme c’est aussi cela : le lien entre toutes les générations, l’écoute, l’observation, le respect, la valorisation de chaque expérience, de chaque vie, de chaque esprit, de chaque manifestation de l’énergie.

Le Chamanisme commence par ça.

Nous sommes tous reliés. Nous faisons partie du même écosystème. Une partie du système ne peut pas aller bien en étant séparée du reste et le système lui-même ne peut pas fonctionner en étant coupé d'une partie de lui-même.

Il est temps de retrouver une vision globale et communautaire.

Nos Anciens sont notre richesse. Protégeons-les. Valorisons-les ❤️